guide de la mode eco responsable.
Vers un dressing responsable.

De la conception à l’entretien d’un vêtement : choisir et agir pour réduire son impact.

« Le guide de la mode écoresponsable » est écrit par un duo qui s’est connu à l’ISTA en Alsace, clin d’œil à mes 20 ans passés en Alsace : Alice Lehoux et Natacha Ruiz. Je ne vais pas en faire un résumé mais je vais préparer plusieurs articles en lien avec sa lecture. Ce livre est une mine d’informations, d’adresses et d’interviews de professionnels (créateurs, membres d’association, entrepreneurs…). Il contient quatre chapitres mais je vais m’intéresser surtout à deux d’entre eux qui traitent de l’impact de l’industrie de la mode et comment être consomm’acteur.

Donc commençons par les révélations, et passons à l’action.

« Guide de la mode écoresponsable » d’Alice Lehoux et Natacha Ruiz.

A chaque étape de sa vie, un produit de la mode a des conséquences différentes sur l’environnement.

Si vous vous intéressez à la mode d’un point de vue assez pragmatique : sa fabrication, les structures investies dans le milieu de la mode et de l’industrie, les labels…il y a toute une partie qui vous intéressera beaucoup. Et je pense notamment à tous les étudiant.e.s qui se demandent comment allier dans le monde du travail mode, écologie, innovations, engagement social… Il y a beaucoup de noms de structures qui interviennent aussi bien au niveau écologique que social, qui pourraient vous intéresser, si vous cherchez à œuvrer pour le bien de la planète et des salariés de l’industrie de la mode.

Ce guide s’intéresse à une mode responsable en abordant différents volets. La production que ce soit pour le prêt-à-porter ou les accessoires. Il s’intéresse aux étapes de fabrication et de vie d’un produit ainsi que leur impact sur l’environnement. Avant qu’un produit se retrouve en rayon d’une boutique, il y a bon nombre d’étapes qui ont chacune des répercutions plus ou moins importantes sur l’environnement.

Je prends quelques exemples :

  • La culture du coton consomme beaucoup d’eau. Elle a donc un fort impact sur l’environnement en puisant dans les ressources naturelles à ce moment de la production.
  • Un tissu fait en Chine, amené en Tunisie pour être découpé et monté, puis renvoyé en France pour sa distribution, aura un fort impact environnemental lié aux transports. Et là, c’est sans compter les aller-retours supplémentaires entre l’atelier de production en Tunisie par exemple et la marque en France, pour valider les prototypes des modèles à développer. C’est donc au moment de la fabrication et de son envoi que l’empreinte de ce vêtement est la plus forte.
  • Si vous faîtes séchez vos vêtements au sèche-linge, l’impact sur l’environnement sera plus important que si vous les laissez sécher à l’air libre. C’est donc l’usage de l’utilisateur qui impacte plus ou moins à ce niveau l’environnement.
  • Un vêtement jeté est tout simplement une perte de matière utilisable. Il est naturellement préférable qu’il soit donné, revendu, recyclé…car tout produit déjà existant est une matière qui peut être valorisée par ces différents biais. Il possède une plus-value en ayant une seconde vie, a contrario il a un impact négatif en étant brûlé à l’incinérateur.
Un aperçu d’un schema explicatif du cycle de vie d’un vêtement, tiré du livre.

Je vous glisse en résumé quelques-unes des étapes qui ont des conséquentes différentes sur la pollution de d’eau, de l’air, du sol, l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique.

  • La culture de la fibre ( coton, lin, chanvre… ) ou de l’élevage ( laine, soie…). / La création de matière première synthétique.
  • La conception de l’étoffe à partir de matières premières naturelles ou synthétiques. ( conséquences importantes si il y a l’usage de produit toxique par ex)
  • La fabrication du vêtement.
  • Les transports vers les lieux de réception puis de distribution.
  • L’utilisation du consommateur (lavage, séchage en machine).
  • La fin de vie du produit (recyclé, jeté).

Ces données apportent un éclairage pédagogique sans être moralisateur et auxquelles on ne pense pas forcément en tant qu’acheteurs et utilisateurs. Cela peut nous aider à faire un choix en rayon d’une boutique en préférant une matière à une autre, un lieu de fabrication, un label, à acheter de seconde main ou à faire soi-même ses vêtements.

Bien lire l’étiquette de composition des produits. Qu’en est-il des matières qui composent nos vêtements ?

Cinq matières entrent dans la composition des tissus de ce vêtement. Chaque détail et doublure compte.

Le guide s’intéresse également aux matières qui composent nos vêtements. Un classement des matières nous apprend que des fibres recyclées dont le polyester sont moins impactantes ( A+) qu’un coton conventionnel ( D). Je reviens par contre plus bas sur cette info qui est à relativiser.

Les matières biologiques arrivent en premier avec également le lyocell ou tencel ( A+ et A ), le lin, ramie, chanvre conventionnels en B et arrivent ensuite en C et D les matières synthétiques ( polyester, acrylique, modal, viscose).

Elément intéressant à prendre en compte lorsque l’on décrypte l’étiquette de composition d’un produit : le nombre de fibres mélangées. Les autrices mettent en garde contre les produits mélangeant trop de matières différentes. Chaque fibre vieillit différemment et notamment lorsqu’elles sont synthétiques le vêtement ne tiendra pas correctement dans le temps. Elles relèvent également que des études montrent que les matières synthétiques sont émettrices de substances toxiques comme des perturbateurs endocriniens.

Les matières naturelles quant à elles sont gages de stabilité, elles vieilliront donc mieux dans le temps.

Finalement, c’est un peu comme lorsque vous faîtes vos courses :  la liste d’ingrédients la plus courte est la meilleure, avec des produits les plus simples et bruts possibles.

Les limites des matières recyclées.  

Produire un tissu à partir de matières recyclées a moins de conséquence sur l’environnement que d’en produire un de A à Z. Au final cela semble logique.

Cependant, à la lecture de ce guide, les autrices mettent en avant le fait qu’une fibre synthétique recyclée dans de mauvaises conditions peut laisser des produits toxiques dans la matière. De plus, le processus de recyclage peut être lourd et plus impactant que de créer une autre fibre synthétique.

Une fois produites, les matières recyclées ont leur limite. Toujours d’après le livre, un vêtement 100% en polyester recyclé ne peut se recycler sans fin. Il faut le mélanger par la suite avec d’autres fibres et matières neuves, car le recyclage dégrade la qualité de la fibre. Idem pour le coton recyclé qui doit être mélangé à du coton neuf ou faire du poly-coton qui allie coton et fibre de polyester. Une fois mélangée, il devient alors difficile de trier les matières d’un tel produit en fin de vie, dans l’état actuel des choses. On peut, j’espère, faire confiance aux ingénieurs pour trouver par la suite de nouvelles techniques pour y remédier.

Actions-réactions : nos actions quotidiennes en tant qu’utilisateur et consomm’acteur.

L’une des étapes clefs pour s’habiller mieux et en accord avec soi commence par bien se connaître. J’aurai l’occasion de revenir sur ce point à de nombreux moments sur le site. Mais avant de passer à cette étape, aujourd’hui et sans passer en boutique que pouvons-nous faire ?

Lorsque vous êtes devant votre pile de linge, pour préserver vos vêtements et l’environnement il existe de petits gestes. On l’a vu, l’utilisateur a aussi un impact sur l’environnement selon l’usage qu’il fait de ses produits. Autrement dit : quelles actions concrètes au quotidien menons-nous pour un monde plus clean et pour faire durer nos vêtements le plus longtemps ?

Il y en a plusieurs trouvés sur le site stopmicrowaste.com, que je n’avais pas encore lus et qui semblent plutôt malins. Vous pouvez les lire en intégralité sur le site mais j’en note ici quelques-uns.

  • Laver moins souvent.
    Combien de produits peuvent être aérer sans avoir à faire un tour en machine ? Les pulls en laine en hiver n’ont pas besoin d’être lavés trop souvent.
  • Réduire le nombre de tour /minute à l’essorage.
    Cela abime les fibres des vêtements. Il suffit de voir l’état froissé dans lequel les vêtements ressortent quand le bouton essorage a été trop tourné.  
  • Séparer les vêtements doux et « durs ».
    Voilà précisément l’idée que je n’avais pas encore lue. Séparer le blanc des couleurs, on ne revient pas dessus mais cette idée qui vise à préserver la qualité des tissus me plait bien. Par exemple ne pas mettre un jean et un chemisier ensemble car le frottement du jean abime les matières plus douces. Vous pratiquez ce genre de tri ?
  • Utiliser un sac de lavage qui retient les résidus.
    Le « Guide de la mode éco-responsable » fait mention du sac de lavage Guppyfriend, dont la recherche sur le net m’a menée sur le site de stopmicrowaste que je mentionnais au-dessus. J’ai déjà un sac pour séparer les vêtements plus fragiles du reste, cf le paragraphe ci-dessus. Et j’ai déjà lu, certainement comme vous, qu’il existait des sacs pour éviter que les microparticules ne se retrouvent dans l’eau. Et puis c’est la fois de plus qui m’a convaincue. Notamment car je porte très peu de vêtements que je pense, sûrement à tort, contenir des microparticules, je me sentais moins concernée.
    Par contre, la machine accueille aussi régulièrement des vêtements de sport : short, t-shirt respirant, chaussettes de foot, jogging…qui eux sont en matières synthétiques. J’ai donc commandé un sac guppyfriend sur le site de Faguo que j’ai trouvé à moitié prix. ( il n’est plus soldé, désolée, je viens de regarder) L’idée est simple : lorsque nos vêtements sont lavés, ils subissent des frottements qui endommagent les fibres et les cassent. Elles finissent dans l’eau de rinçage mais sont trop petites pour être ensuite filtrées. L’eau chargée en microparticule retourne ainsi en mer, et par ricochet ces matières plastiques sont ingurgitées par les poissons que vous mangez peut-être. Pas très ragoutant tout cela…

Le sac est donc conçu pour retenir les résidus qu’il nous suffit ensuite de récupérer et de jeter. Et surtout pas de rincer le sac…

 Je vous mettrai ici et/ou sur les réseaux le résultat de mes lavages. J’ai déjà fait un premier lavage et j’ai effectivement collecté des fibres. A voir les résultats sur un usage plus long.

Un dernier petit conseil qui n’est pas mal de rappeler, inutile de faire bouillir notre linge si l’on veut le garder !

  • Laver moins chaud.
    Une température de 30° suffit souvent, ou de 40 ° et pour le linge de maison 60°. Covid oblige, les informations nous incitaient durant un temps à monter les températures. Personnellement, j’ai continué à laver mes vêtements à 30° mais c’est à vous de juger en fonction de vos activités.

Choisir pour agir.

Une fois ceci dit, vous savez concrètement comment entretenir au quotidien vos vêtements pour les conserver le plus longtemps possible. Je pense que je ferai d’autres articles à ce sujet.

Ce que la première partie par contre nous révèle, ce sont les conséquences collatérales de nos achats et de nos actions.
Je ne dis pas cela pour culpabiliser qui que ce soit car trouver les vêtements qui correspondent à tous nos critères peut être très compliqué. Tout dépend si la liste de ces derniers est longue et de leur importance. Il y a l’aspect écologique, le lieu de fabrication, financier, et puis mode bien sûr ! J’avais déjà fait cet article sur le sujet.

Prenons conscience que chaque achat ou action a des effets secondaires pour penser le plus judicieusement chaque nouvel entrant dans notre dressing, et l’apprécier pleinement ! Et surtout, si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à emprunter ce livre dans votre médiathèque.

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