Je vous emmène aujourd’hui à Granville dans le Musée Christian Dior pour l’exposition « Dior en roses ». Cette exposition faisait partie de celles que je souhaitais voir, et je suis ravie d’avoir pu y aller. Elle se termine le 31 octobre alors, faites-vite si vous êtes de passage en Normandie !
Une maison familiale.
Mieux qu’une exposition, c’est tout d’abord le lieu de vie de la famille Dior durant l’enfance du créateur. Il y passera ces premières années puis y viendra régulièrement, partageant sa vie entre Paris et Granville jusqu’en 1929 avant qu’elle ne soit vendue, la crise faisant alors ses ravages. Située à l’entrée et sur les hauteurs de la ville, la villa Les Rhumbs est entourée d’un grand parc qui longe la côte et bénéficie donc d’une vue directe sur la mer. Le parc est dessiné par différents espaces de repos, une roseraie, un bassin et accueille une terrasse aux beaux jours. Autant dire que le cadre est magnifique.
Je découvrais le lieu pour la première fois. Pour vous en faire une présentation rapide, les espaces de vie ont été aménagés avec de grandes vitrines qui abritent les tenues et accessoires exposés sur trois niveaux. Dans chaque pièce, un cartel précise l’usage d’origine de celle-ci mais quasiment aucun mobilier n’y est présenté.
La pièce que j’ai évidemment adorée et celle du rez-de-chaussée qui donne une vue sur le jardin : le jardin d’hiver. Je m’y rêvais un livre à la main dans un fauteuil confortable à profiter des rayons du soleil, un jour d’hiver bien frais.
Un héritage préservé et interprété.
L’exposition en elle-même s’intéresse au lien étroit que Christian Dior a entretenu avec les roses : la couleur et la fleur. Mais ce qu’y m’a particulièrement plu c’est la manière de faire le lien avec la maison de couture et les différents directeurs artistiques qui lui ont succédé. La maison n’est pas un lieu dédié uniquement à la mémoire du grand couturier mais bien à celles et ceux qui ont marqué l’histoire de la maison Dior. Et alors là, autant j’avais déjà pu m’extasier sur des tenues signées Maria Grazia Chiuri derrière mon écran d’ordinateur, autant dire que de les voir simplement séparées d’une vitrine, c’est encore plus magique !
Je me glisserai bien directement dans cette tenue par exemple.
L’exposition s’intéresse aussi bien à la rose en tant que fleur qui anime les motifs d’une robe, en volume qui vient ponctuer une tenue mais aussi en tant que couleur, dans toutes ces variations allant du rose poudré au fushia. Les tenues exposées révèlent la grande variété de style qu’insuffla chaque créateur mais aussi tout en puisant dans l’héritage de leur fondateur.
Ci-dessous, une robe de tulle composée comme un herbier par Maria Grazia Chiuri. Les fleurs sont brodées et prises entre la finesse des couches de tulle.
Là une variation du monogramme de la marque sur une robe fourreau de John Galliano et au mur, présenté comme un tableau, ce foulard entre pop art et street art des années 70 par Marc Bohan, au nom du parfum Miss Dior.
Le parfum de la rose.
Christian Dior c’est aussi une histoire de parfum autour de la rose. Des roses qui sont présentes dans le jardin comme le souhaitait sa maman avec une roseraie qui jouxte la maison. J’imagine les couleurs et senteurs au moment de leur floraison ! Mais c’est aussi une histoire de famille entretenue par Catherine, la sœur de Christian qui en cultivera dans le Sud pour la production des parfums Dior. De courtes vidéos présentent le travail des exploitants, notamment deux femmes, qui cultivent avec passion des roses pour la parfumerie Dior.
Une ouverture sur l’art.
Je vous glisse pour finir deux interprétations sur le thème « rose » dans deux univers très différents. La première très boudoir et signée John Galliano en 1998. C’est un ensemble théâtral avec un grand kimono en panne de velours de soie, repeinte de roses-choux stylisées. Au mur, des tissus de roses par Raoul Dufy, artiste que Christian Dior exposait lorsqu’il eut une galerie d’art.
Et cette robe de cocktail par Marc Bohan en 1984. Une coupe droite aux motifs inspirés des toiles de l’artiste américain Jackson Pollock qui jetait et faisait couler la peinture sur ses toiles. Bien que présentée comme une robe cocktail, je la verrai bien portée dans une version décontractée avec une paire de sandales noires plates à semelle un peu épaisse. En arrière plan, les dessins de René Gruau.
En relisant les grandes lignes de sa biographie, je me dis qu’on qualifierait aujourd’hui Christian Dior de « late bloomer ». Pour un amoureux des fleurs, peut-être qu’il aurait aimé la métaphore. C’est à 42 ans qu’il présente sa première collection et seulement dix ans plus tard qu’il disparaîtra. Dix ans qui auront cependant encré dans l’histoire de la mode un nom, des silhouettes et des images. Une histoire qui s’écrit encore aujourd’hui. Et qui me donne envie de me plonger dans une biographie plus complète.
Infos pratiques :
Musée Dior
« Dior en Roses »
Exposition visible jusqu’au 31 octobre 2021.
Le lieu est inadapté aux personnes à mobilité réduite, la visite se fait uniquement par le grand escalier central de la maison.
Vous pouvez réserver en ligne votre créneau horaire ou vous présenter sur place. L’attente se fait en fonction du nombre de personnes ayant réservé.
www.musee-dior-granville.com