achat zéro déchet.
Présentation

Béa Johnson, quand l’impensable devient possible.

Je continue aujourd’hui dans la ligné des livres qui ont eu un impact important dans ma façon de penser, d’acheter, de vivre. Dans le premier article, je parlais de la libération procurée par le grand tri que j’avais opéré suite à la lecture de Marie Kondo. Pour le deuxième livre, nous sommes toujours à peu près à la même époque en 2016. Je vis à Strasbourg avec mon compagnon de l’époque et au moment où nous déménageons, j’entame la lecture de « Zéro déchet ». Je tiens une boutique jeunes créateurs de vêtements et accessoires et en parallèle, je découvre ce livre de Béa Johnson.  

La possibilité du zéro déchet.

A cette période, il y a un écart entre ce qui me révolte dans la manière dont on maltraite la planète et un sentiment d’impuissance face à cela. J’ai une conscience écologique mais finalement sans avoir une démarche quotidienne si ce n’est éteindre la lumière, fermer le robinet, éviter le gâchis alimentaire, et jeter au compost. Peux donc mieux faire.

Dans notre nouveau quartier, il y a une association à laquelle nous adhérons pour déposer notre composte quand on le souhaite. Cela facilite les choses, c’est un poids en moins ! Jusqu’à présent, nous compostions nos déchets mais c’était un peu compliqué ( avec des créneaux horaires pour déposer le compost ) voire du compostage sauvage. Il n’y avait pas de vraie solution pratique dans le quartier.

Béa Johnson, pionnière du zéro déchet. Le livre.
Comment réduire ses déchets au quotidien.

Je lis donc ce livre pendant notre déménagement. Au final, il est celui qui au quotidien, me donne la sensation de pouvoir agir davantage à mon échelle. Il participe tout comme le premier, à penser mes achats et tout ce qui franchit la porte de l’appartement.

Est-ce qu’aujourd’hui, telle Béa Johnson, ma poubelle se réduit à un bocal : oh NON !
Mais est-ce que la lecture de ce livre a eu des conséquences importantes : oh OUI !
Je vous raconte pourquoi.

Parcours d’une française, lanceuse du mouvement Zéro déchet.

Béa Johnson est une française installée aux Etats Unis. Elle raconte avec beaucoup d’humour comment elle est passée d’une vie consumériste, à une vie visant au sans déchet. L’image utilisée pour illustrer sa démarche est celle d’un bocal d’un litre qui matérialise les déchets annuels de leur foyer (avec mari, enfants et un chien). Forcément, l’image interpelle ! 

Son cheminement fait suite à leur déménagement, d’une grande maison à un logement plus petit. Une grande quantité de meubles, vaisselles, objets en tout genre n’a plus de place dans ce nouveau logement. Ils décident alors avec son compagnon, d’entreposer tous ces biens dans un garde-meuble. Le constat est sans appel au bout de quelques temps, ces objets au garde-meuble ne leur manquent absolument pas. C’est le début d’une manière de vivre qui s’accompagne de moins d’objets pour gagner en qualité de vie. Elle épure leur lieu de vie et réduit ainsi tout ce qui peut l’être : produits ménagers, cosmétiques, achats alimentaires, vêtements… Elle en tire un bien être au quotidien et réalise ainsi des économies conséquentes.

De ce nouveau mode de vie, elle met en place la théorie des 5 R : refuser, réduire, réutiliser, recycler, rendre à la terre (composter). L’idéal est d’éviter tout déchet donc la première étape est de refuser tout ce qui peut nous être donné (l’emballage du pain, le sac à la pharmacie, la paille non demandée…). Et ainsi de suite. Réduire les emballages, et aussi ses achats en réfléchissant à chaque fois s’ils sont bien utiles, s’ils ne font pas doublon… Réutiliser ce qui peut l’être parfois en le détournant de son usage initial. Acheter d’occasion ou de seconde main tout ce qui peut l’être ( meubles, vêtements, fournitures…) Recycler toute matière recyclable (carton, verres, tissu, vêtement, électro-ménager…) et réparer un maximum avant de jeter ou d’acheter. Et pour finir composter les épluchures de cuisine, tisanes, plantes…

Son changement de vie l’amènera à écrire ce livre et à témoigner régulièrement sur son mode de vie qui a fait des émules. En France, des associations comme Zero waste France militent pour la réduction des déchets et organisent des événements ou ateliers pour s’y familiariser. J’avais rejoint l’antenne locale de Strasbourg et ainsi participé à différents événements dont un projet d’accompagnement de famille vers le ZD.

Les bénéfices que j’ai tirés du livre Zéro déchet.
comment chiner de la mode de seconde main à son image.
La mode zéro déchet ? un pull déniché à une brocante à 1€ et une chemise d’homme récupéré du tri de dressing d’un copain.

Ce livre forme le duo parfait avec celui de Marie Kondo. Les deux témoignages se rejoignent sur l’idée d’une vie avec moins mais mieux. Le bonheur n’est pas lié aux achats et biens que l’on possède. Ils peuvent même se retourner contre nous : entretenir une grande maison, faire mille lessives, ranger continuellement, jardiner sans joie… Le mari de Béa Johnson voit dans ce nouveau fonctionnement, une opportunité pour vivre davantage d’expériences et d’événements en famille. Ces deux livres interrogent aussi, au-delà du zéro déchet, sur tout ce que l’on fait entrer d’une manière ou d’une autre dans nos vies et qui ne s’avère pas essentiel aussi bien :

– dans nos cuisines par l’alimentation,
– sur notre peau avec les cosmétiques,
– en produit ménager,
– au sein de nos intérieurs : en mobiliers et objets en tout genre,
– dans nos dressing en termes de vêtements, accessoires…
etc.

Par conséquent, ces deux modes de pensées permettent de mettre en exergue ce qui nous semble important. Chaque achat est réfléchi et gagne en force. Il nous permet de révéler ce qui, nous, est essentiel.

Les freins. Ou comment adapter le zéro déchet à son mode de vie.

Je ne sais pas vous mais souvent, lorsque l’on commence une nouvelle démarche, on s’y lance à fond. On veut être la première de classe qui réalise correctement ces exercices. A la lecture du livre, on voit immédiatement l’organisation que cela implique au quotidien et cela peut freiner, voire faire peur.

Ce sont des changements importants, rapides, stimulants, amusants aussi à jouer les apprentis chimistes mais qui peuvent épuiser si la pression est trop grande. Alors l’important est d’y aller par étapes. Sinon c’est la lassitude qui nous gagne et la montagne à gravir pourrait nous amener à faire demi-tour.

Un mode de vie zéro déchet entraine des conséquences sur tous les achats. Si je ne peux acheter en vrac, que choisir ? Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Est-ce que je peux le faire moi-même ? Vous voyez la spirale de questions qu’un achat potentiel entraîne.

Alors, pour avoir testé différentes choses, j’ai trouvé une façon de faire à présent qui me convient.  
Si l’aventure vous tente, je pense qu’il en sera de même pour vous. Vous trouverez vos bases et ce pour quoi vous serez plus flexibles.

 Mes arrangements avec le ZD.
brocante Le Cellier du Mesnil - LEMARCHAND, Caen.
Est-ce que j’adore farfouiller dans ce genre de lieu ? oui !

Maquillages : je l’achète bio mais j’aime trop pouvoir utiliser un mascara, un rouge à lèvre, un blush, un vernis à ongle ou autre quand je le souhaite, pour m’en passer. Je n’ai jamais testé la réalisation de cosmétique. Je sais que certaines adorent, là-dessus, je passe mon tour.

Shampoing : j’ai utilisé pendant des années des shampoings solides et en poudre. J’y reviendrai peut-être mais après plusieurs années, ils ne me convenaient plus.

Courses alimentaires : tout n’est pas en vrac et contrairement à Strasbourg où je pouvais faire toutes mes courses dans le quartier, cela demande plus d’organisation à Caen. Quand je ne peux pas acheter en vrac, je privilégie les emballages qui se recyclent (verre, conserve). Et pour les autres, je ne me culpabilise plus.

Produits d’entretien : je les achète en vrac. Après avoir testé pas mal de recettes, je préfère aujourd’hui les acheter.

J’ai toujours adoré fouiner dans les vide-greniers et brocantes. Si j’ai un achat de prévu, je passe d’abord par écumer toutes les options de seconde main avant d’acheter du neuf. J’ai trouvé des perles à 1€ sur des brocantes et j’adore ça !

Vêtements : Je sais ce qui me va en termes de coupes, de couleurs, de matières. Savoir exactement ce que l’on cherche apporte une grande satisfaction sur le moment et surtout sur le long terme.
J’achète d’occasion mais aussi du neuf et assez peu.  Je garde mes vêtements longtemps, je répare donc je ne culpabilise pas pour les achats neufs.

Et au quotidien, ça marche ?

C’est une démarche globale qui affecte beaucoup de domaine de la vie courante. Pour atteindre le zéro déchet, la démarche doit être partagée par tout le foyer, et implique aussi de revoir des pratiques alimentaires. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Est-ce que j’ai arrêté pour autant ? Non. A chacun son parcours. J’avoue ce n’est pas pour autant que je ne fais pas des grimaces en voyant la poubelle de tri qui déborde…

Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre dans l’organisation de mes achats. J’ai la sensation et la satisfaction de faire ma part.

A mon arrivée à Caen, j’étais perplexe et heureuse de voir que nous disposions d’un compost juste en bas de chez nous ! Gratuitement, là, sans association à monter comme à Strasbourg.

Je ne fais pas de prosélytisme, à chacun son rythme et ses envies. Et si l’idée fait des petits, j’en serai ravie.

Quelques adresses zéro déchet à Caen :
  • Day by Day.
  • La maison du vrac.
  • Biocoop.
  • Chocolathé ( tisanes et thé).
  • L’aromathèque ( plantes en vrac, huiles et hydrolats).
  • La coop 5 pour 100. ( meubles, livres, vaisselle, jouets d’occasion, fruits et légumes).
  • La chiffo ( essentiellement des vêtements et accessoires de seconde main + un peu de mobilier).
  • Emmaüs ( vêtements, petit mobilier, vaisselles, jouets ).
  • Et bon nombre de boutiques de fripes, vintage et de seconde main qui mériteront un article dédié.

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